. e n v i e .
C'est toujours comme ça. Cette sensation si familière : j'ai soudain soif d'écrire. Comme un manque qu'il faut combler, mais ce n'est pas brutal, ni violent. Non c'est doux et spontané. Ça explose comme une bulle de savon sous mes côtes.
J'ai mille sujets à aborder, mais je ne sais pas lequel choisir. J'hésite, c'est un choix difficile, car je ne dois pas traité d'un sujet futile, puisque si je le traite, il prendra une importance considérable étant donné que je me donnerai la peine d'y réfléchir dans son ensemble et sa globalité. Quand je ne sais pas, j'allume une cigarette.
J'écoute Björk, qui demande mille fois "Où est la ligne avec toi ?" en à peine cinq minutes. C'est si rassurant de se savoir dans une maison où chacun est occupé à dormir, consciencieusement. Savoir que derrière cette porte, tout est sombre et endormis dans un silence qui semble évident à une heure si tardive.
Il y a un proverbe qui dit "Quand nous sommes oubliés, nous cessons d'exister" et je crois que c'est totalement faux. Je me refuse à parler de mes relations avec les gens ici, car elles sont tout ce qu'il y a de plus faux et de plus influençables dans une vie. Nous devrions tous vivre seuls, coupés de tout contact avec le monde extérieur, car il nous pollue. Les autres nous souillent. Notre âme n'est pure que lorsqu'elle nous appartient pleinement.
Cette musique qui commence m'ôte tous les
doutes. Cette introduction, ces sons qui montent, qui descendent, qui
contrôle ma respiration, cette voix, qui s'imbibe dans les pores de ma
peau, qui fait résolument parti de ma vie. Je dois m'acheter un carnet
pour la Crête, ça me semble obligatoire.
J'écrirai des choses
comme "Aujourd'hui nous avons pris le bateau. Aucun de nous trois ne
parlaient, nous étions bien, nous savions que chacun de nous étaient
bien. Nous savions que ma mère avait peur, que mon père était heureux et que moi, moi je pensais. La coque de notre barque frappait contre les vagues, la terre était visible, mais si loin, c'était à vous faire tourner la tête, toute cette masse d'eau que nous, petits hommes, sommes incapables de contrôler." Et puis il y aurait une aquarelle très vaporeuse juste en dessous.
Oui, j'imagine très bien ces vacances. Je ne sais pas si nous ferons du
bateau, mais en tout cas, je sais que nous serons bien, que ma mère
aura peur, que mon père sera heureux et
que je penserais. En bateau, en voiture, autour de la piscine, dans les
chambres de notre appartement, ça sera toujours pareil.